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Bonjour, pouvez-vous vous présenter et me dire quelques mots sur vos activités ?

Laure-Anne : Bonjour, je m’appelle Laure-Anne Millet-Richard et je suis bénévole, secrétaire de l’association Patrimoine vivant en Claise tourangelle (PVCT). Dans le cadre de mon métier de chargée de collections dans un musée, il m'arrive de contribuer à des études archéologiques permettant d'interpréter les vestiges découverts dans le sol.

Laëtitia : Bonjour, je m’appelle Laëtitia Demay et je suis archéozoologue. Je suis salariée, embauchée pour 2 mois par l’Association PVCT afin d’effectuer les activités de médiation, c’est-à-dire développer et animer des ateliers et proposer des visites guidées à l’Archéolab, dans la commune d’Abilly. Je proposerai prochainement des ateliers en matinée autour de la Préhistoire.

Martin : Bonjour, je suis Martin Durquety, je suis responsable opérationnel du site gallo-romain de Sanxay et de l’abbaye de Charroux dans la Vienne, deux sites gérés par le Centre des monuments nationaux. Mon rôle est de coordonner les équipes dans les monuments, d’y suivre les travaux, de participer à la gestion des projets culturels des sites et d’assurer la coordination de l’action éducative. Je suis aussi régulièrement au contact des publics, au travers de visites guidées ou d’ateliers.

Laure-Anne Millet-Richard et Laëtitia Dernay association patrimoine vivant en claise tourangelle
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Laure-Anne et Laëtitia
Association Patrimoine vivant en Claise tourangelle

Martin
Site gallo-romain de Sanxay

Dites-nous en plus sur le site Archéolab en Touraine...

Laure-Anne : L’Archéolab est un musée de site pour lequel les fouilles ont commencé dans les années 1980 et ont duré une dizaine d’années. Plusieurs périodes préhistoriques et historiques se côtoient et présentent un intérêt à la fois scientifique et pédagogique. En général, les couches les plus récentes recouvrent les couches les plus anciennes. Ici, elles se situent plus ou moins les unes à côté des autres, ce qui est plus facile pour les présenter en même temps au public.

Nous accueillons aussi bien des visiteurs individuels que des scolaires pour expliquer l’archéologie grâce aux différents panneaux pédagogiques qui retracent la méthode des chercheurs depuis les fouilles jusqu’aux hypothèses.

Peu de collections sont présentées au public, car elles appartenaient, au moment des fouilles, au conseil départemental d’Indre-et-Loire, qui avait acheté la parcelle. Ces objets ont donc été transférés au Musée de la Préhistoire du Grand-Pressigny, où des outils et de la céramique sont exposés. À l’Archéolab, des maquettes ainsi que des objets découverts en surface figurent dans des vitrines et permettent de comprendre les découvertes.

tableau musée grand pressigny

Dites-nous en plus sur le site de Sanxay dans le Poitou...

Martin : Le site de Sanxay est une agglomération gallo-romaine occupée durant les quatre premiers siècles de notre ère, dont sont encore visibles aujourd’hui les trois principaux monuments publics de la ville : le théâtre, les thermes et le sanctuaire.

Mais il faut se projeter 2 000 ans en arrière dans un ensemble urbain d’au moins 25 ha, avec autour de ces monuments des rues, des espaces artisanaux, des maisons et des milliers d'habitants qui vivent ici à l’année : un véritable contraste avec l’apparence actuelle du site.

Aujourd’hui, le site de Sanxay reçoit plusieurs milliers de visiteurs par an dans un cadre très verdoyant, entouré d’un paysage bocager et de la rivière, la Vonne, qui magnifient le site. Ces éléments plaisent aux visiteurs autant que les vestiges archéologiques eux-mêmes. C’est un endroit préservé et protégé, où il n’est pas rare de croiser des animaux. Depuis plusieurs années, nous sommes refuge LPO.

Sanctuaire gallo-romain de Sanxay, vue aérienne du théâtre

Le site gallo-romain de Sanxay dépend du Centre des monuments nationaux, qui est un établissement public sous tutelle du Ministère de la culture, premier opérateur public, culturel et touristique gérant plus de 100 monuments nationaux qui sont propriétés de l’État.

Son fonctionnement repose en majorité sur ses ressources propres et fonctionne sur un système de péréquation ce qui lui permet de conserver, d'entretenir et ouvrir à la visite des monuments d’exception ainsi que leurs parcs et jardins.

logo Centre des monuments nationaux

Le CMN restaure et pilote des chantiers dont celui de l'Hôtel de la Marine avec une ouverture prévue en juin 2021, ainsi que celui du château de Villers-Cotterêts pour une inauguration de la future cité internationale de la langue française en 2022. Il s'est dernièrement affirmé comme un acteur important dans le domaine du numérique avec le lancement de l’Incubateur du patrimoine lancé en 2018.

À quoi ressemble votre journée type ?

Laëtitia : Une journée à l’Archéolab consiste d’abord à entretenir régulièrement le lieu, afin d’accueillir les visiteurs dans des conditions propices à la compréhension du site archéologique. Ensuite, je guide les publics et les amène à comprendre ce lieu, au travers d’un discours explicatif sur la structure du site et les méthodes de restitution des modes de vie des groupes humains l’ayant occupé. En effet, le site de l’Archéolab présente la particularité d’avoir plusieurs niveaux archéologiques qui permettent d’aborder des thèmes différents, qui se complètent.

Martin : Il est difficile de décrire une journée type tant la polyvalence est de mise sur ces sites. J’adapte mes journées de travail en fonction de la saison, des demandes et des contextes. Nous ne faisons pas toujours les mêmes choses ; je suis aussi bien chargé du planning RH, de l'accueil du public et des partenaires, du suivi des travaux que de la coordination des équipes. Mes journées sont donc très variées ! Travailler dans un lieu comme le site de Sanxay est une chance, le cadre de travail est rare et exceptionnel. C’est très agréable !

Quels sont les projets menés par l'association PVCT / le site de Sanxay ?

Laure-Anne : L’association PVCT s’intéresse au patrimoine humain et naturel de la vallée de la Claise tourangelle. Des études scientifiques sont menées autour des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique. D’autres études autour du patrimoine humain permettent l’organisation de visites patrimoniales dans la région (présentation de villages, d’anciennes lignes de chemin de fer, découverte de la faune et de la flore locales et du ciel étoilé).

Martin : L’un des principaux projets est conduit par la DRAC Nouvelle-Aquitaine et concerne la rivière et ses abords. Une fouille archéologique sera normalement conduite en 2022 : elle concernera notamment la rivière, les berges et de grands bâtiments qui pourraient avoir eu une vocation de stockage (entrepôts). Ces opérations permettent de renouveler profondément nos connaissances du site et d’avancer dans sa définition exacte.

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Qu'appréciez-vous le plus dans votre activité ? Au contraire, y-a-t-il une mission qui vous plaît moins ?

Laure-Anne : Lors de mes anciennes fouilles sur d’autres sites, il y a un certain plaisir à comprendre les gestes et intentions de l’homme d’autrefois. C’est ce que j’ai ressenti en approchant les pierres taillées : il y a une sorte de privilège et de sensation immersive dans leur quotidien lorsque nous posons nos mains sur des objets ayant été touchés des milliers d’années avant nous par des hommes et des femmes qui, sans le savoir, nous ont transmis leur héritage.

Laëtitia : J’aime le fait de participer à des activités variées. Nous sommes amenés à passer du terrain au laboratoire, en passant par la médiation. Le terrain offre habituellement peu le côté proximité avec le public, ce que la médiation contribue à rendre possible. Rendre accessibles les recherches, par l’échange et la réflexion, est essentiel pour permettre à chacun de mieux appréhender le monde qui l’entoure.

Martin : Ce que j’apprécie le plus est le contact avec les autres, tant les différents publics que les collègues et les partenaires extérieurs. C’est ce qui me satisfait le plus au quotidien. Ce que j’apprécie le moins est probablement la gestion des plannings, le côté administratif du métier !

archéologue libre de droit

Comment avez-vous vécu l'année passée ?

Laure-Anne : Depuis quelque temps, la difficulté la plus importante pour l’association PVCT est le manque de subventions, freinant le bon déroulement de nos activités, surtout en haute saison, durant laquelle nous avons besoin de salariés pour mener à bien notre programme. Heureusement, la commune d’Abilly a aussi une forte volonté de faire rayonner son territoire en Touraine et nous a déjà soutenus.

Martin : Plutôt bien, nous avons la chance d’être dans un cadre de travail privilégié, et cette année où nous avons été moins ouverts au public à cause de la pandémie nous a permis d’avancer sur certains dossiers restés en suspens faute de temps. Je peux citer par exemple la signalétique du site, qui est presque terminée et qui va être mise en place dans les mois à venir.

Une anecdote à partager ?

Laëtitia : Un conducteur de tractopelle de métier, habitué à des travaux de terrassement, a été sollicité pour décaper un site archéologique. Cette activité lui ayant beaucoup plu, il s’est beaucoup intéressé à l’archéologie et a eu envie de découvrir l’Archéolab, ce qu’il a fait ces derniers jours. L’archéologie n’est pas forcément vue comme créatrice de liens, ce fut pourtant très enrichissant de lui faire découvrir ce site et d’avoir, moi aussi, entendu son expérience personnelle.

Martin : Les enfants restent de très bons artisans de petites phrases touchantes qui font sourire. Au passage d’un sous-bois qui sent l’humus, « Ça sent la nature », ou en foulant de la menthe sauvage et du serpolet, « Ça sent la tisane ».

Les locaux aiment aussi nous conter leur rapport historique et nostalgique au site, notamment lorsqu’ils possèdent des ancêtres qui ont eu un lien avec les fouilles.

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