Reprenant une méthode que les romains (les vrais!) utilisaient à leur époque, quelques vignerons de Touraine expérimentent la vinification dans des jarres en terre cuite. Les premières cuvées semblent prometteuse.

Un des tous premiers à se lancer dans la viticulture biologique, puis biodynamique, s’appelle Pascal Lambert. A Cravant-les-Coteaux dans le Chinonais, il poursuit sur sa lancée et au coeur de sa cave, il expérimente la vinification en amphores.

Cette technique de vinification n’est certes pas nouvelle puisqu’elle a été pratiqué tout autour du bassin méditerranéen durant l’antiquité, jusqu’à ce que  le bois des barriques, puis les cuves en inox la fasse complétement disparaître.

Depuis quelques années, voilà que les jarres en terre cuites font de nouveau leur apparition ! « La poterie favorise la micro-oxygénation des vins et fait ressortir la typicité des terroirs et des cépages », explique Pascal Lambert.

La terre cuite respecte le raisin

Pour une première expérience, le viticulteur chinonais a choisi d’élever pendant onze fois, dans des jarres de 320 litres, une cuvée de vin rouge de semi-garde issu des coteaux. Il a transformé l’essai ! « Cela donne des vins vraiment droits, très aériens, aux arômes authentiques. Le raisin est parfaitement respecté », s’exclame Pascal Lambert.

Même adhésion à la terre cuite au Domaine des Ouches, dans le Bourgueillois, où Thomas et Denis Gambier ont aussi réussit une « expérience », l’an dernier pour une cuvée de 600 bouteilles environ. Ici également les deux frères ont été convaincus : « La terre cuite marque moins que le bois, note Thomas. Cela fait un vin élégant, plus expressif, avec un joli fruit. »

Se faire plaisir

Après ces premiers essais pleins de promesses, Pascal Lambert et les frères Gambier ont décidé de passer à la vitesse supérieure. A Cravant-les-Coteaux, le viticulteur de Chinon a mis en jarres près de 2.000 litres du millésime 2014, dont une cuvée de blanc.

A Ingrandes-de-Touraine, nos viticulteurs du Bourgueillois ont décidé de multiplier par deux la production en amphores. Cependant Pascal Lambert tempère « Cela reste anecdotique. La vinification en amphore revient plus chère. Je n’imagine pas d’en faire plus de 3.000 bouteilles par an », et Thomas Gambier de rajouter dans le même esprit  « Les vins en amphores vont se développer mais cela restera toujours des cuvées confidentielles. On fait d’abord cela pour se faire plaisir ».

– Crédit Photo : Jim Budd (Flickr Commons).

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